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L’Aviation civile américaine ordonne une inspection des moteurs des Airbus A380

Une directive de la FAA, la première depuis l’accident du 30 septembre, oblige les compagnies à inspecter visuellement les moteurs de 120 Airbus A380.

Publié le 13 oct. 2017 à 13:23

Deux semaines après  sur l’un des quatre moteurs d’un Airbus A380 d’Air France, l’Aviation civile américaine, la FAA, a émis ce vendredi une première directive ordonnant une « inspection visuelle » de tous les moteurs GP7200 en service sur quelque 120 appareils, soit environ 60 % des A380 en service. Les 40 % restants munis de moteurs Rolls-Royce, ne sont pas concernés.

Une inspection obligatoire

Cette inspection obligatoire devra être réalisée par les compagnies aériennes dans un délai de 2 à 8 semaines, selon l’ancienneté des moteurs. Elle portera plus particulièrement sur l’aube de soufflante, à l’entrée du réacteur, qui s’était littéralement désintégrée en vol sur l’A380 d’Air France, le 30 septembre dernier, pour une raison encore inexpliquée. Entré en service en mai 2011, le moteur en question avait effectué 3.257 cycles (atterrissages et décollages), apparemment sans problème jusqu’alors.

Une mesure intermédiaire

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Cette directive, présentée comme une mesure intermédiaire en attendant les premiers résultats de l’enquête technique conduite par le Bureau d’enquête et d’analyse (BEA) français, ne devrait pas entraîner une longue immobilisation des A380, susceptibles de désorganiser les programmes de vol. Chez Air France, où 14 moteurs ont déjà été inspectés, la procédure ne prend pas plus de deux heures. La FAA n’impose pas, à ce stade, d’examen poussé nécessitant un démontage des moteurs, sauf naturellement si des défauts ou des dommages « hors limites de tolérance » venaient à être découverts lors de cette inspection.

Pas d’impact sur le programme de vols

C’est plutôt une bonne nouvelle pour Air France, dont les dix A380 sont tous dotés de moteurs GP7200 d’Engine Alliance, la coentreprise formée par General Electric et Pratt & Whitney. Jusqu’à présent, la compagnie, qui doit déjà se débrouiller un A380 en moins, est parvenue à maintenir l’intégralité de son programme de vol, même si certaines dessertes en A380 sur Abidjan et Shanghai sont susceptibles d’être effectuées par d’autres modèles d’appareils. C’est probablement aussi un soulagement pour Emirates. La compagnie de Dubai ne compte pas moins de 90 A380 équipés de moteurs GP7200 dans sa flotte. Toute mesure qui l’obligerait à suspendre l’exploitation de ses très gros porteurs aurait des conséquences désastreuses pour elle.

Dans l’attente des pièces à examiner

Pour l’heure, les autorités américaines comme européennes ne semblent toutefois pas envisager d’aller plus loin dans les mesures conservatoires, avant d’en savoir plus sur les causes de cette rupture sans précédent de l’aube de soufflante. L’Agence européenne de sécurité aérienne (AESA), en charge de la certification et du contrôle des avions en Europe, laisse pour l’heure la main à son homologue américain, à l’origine de la certification primaire des moteurs américains de l’A380. Quant au BEA, qui a récupéré officiellement la responsabilité de l’enquête il y a seulement une semaine, il est toujours dans l’attente des débris du moteur repérés au Groenland, dans la zone au-dessus de laquelle s’était produit l’accident (car il s’agit bien d’un accident dans la typologie de l’aviation civile). Les autorités danoises attendraient d’avoir récupéré suffisamment de débris, avant d’expédier le tout au BEA. Mais les chutes de neige au Groenland ont retardé la récupération des pièces.

Un convoyage plus compliqué que prévu

Par ailleurs, la décision de démonter le moteur défectueux et de l’expédier à Cardiff, dans le centre d’excellence européen du motoriste GE, pour qu’il y soit examiné en profondeur, s’avère plus compliquée que prévu à mettre en œuvre. Selon un porte-parole du BEA, l’opération ainsi que le convoyage de l’appareil en France, pourraient nécessiter « plusieurs semaines » de préparatifs. S’il est probable que l’appareil repartira sur trois moteurs, avec un quatrième moteur non démarré pour équilibrer l’avion, les modalités de ce convoyage ne sont pas encore arrêtées. Contrairement aux informations parues ces derniers jours, il est notamment possible que l’A380 ne rentre pas directement en France, mais qu’il soit dirigé vers un aéroport aux Etats-Unis ou au Canada, afin de limiter la durée du vol.

Vidéo : Un mystérieux incident oblige un A380 d’Air France à un atterrissage d’urgence (replay du 2 octobre 2017)

Bruno Trévidic

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