Publicité

Les banques veulent empêcher leurs clients de spéculer sur le bitcoin

+VIDEO. Les établissements veillent à limiter les risques liés aux défauts de leurs clients. Dans leurs réseaux, ils s'appliquent aussi à ne pas engager leur responsabilité de conseil. Selon l'agence S&P, ils sont très peu exposés directement ou indirectement aux cryptodevises.

Par Sharon Wajsbrot

Publié le 26 févr. 2018 à 16:06

Très rares sont les banques qui, à l'instar de Goldman Sachs s'aventurent dans l'achat et vente de cryptomonnaies. Ces derniers temps, face aux mouvements erratiques du bitcoin, les banquiers se sont plutôt employés à limiter les risques que prennent les particuliers.

Vendredi, la banque canadienne TD Bank a interdit à ses clients d'acheter des cryptodevises avec leurs cartes de crédit. Quelques semaines auparavant, la banque britannique Lloyds avait des pris des mesures similaires tout comme Citigroup, Bank of America, le spécialiste des cartes de crédit Discover ou encore la banque américaine Capital One. Ces mesures visent à prémunir les banques du risque de défaut de clients qui, du fait de la volatilité des cryptomonnaies, pourraient voir la valeur de leurs avoirs chuter brutalement.

« Extrêmement risqué d'investir »

En France, le risque est moindre, puisque les clients privilégient les cartes de débit (et non de crédit). Les établissements redoublent tout de même de vigilance, ne serait-ce qu'en raison de leur responsabilité de conseil. « Récemment, nous avons établi un discours commun pour nos chargés de clientèle car  qui nous demandent pourquoi nous ne leur proposons pas de cryptomonnaies. […] Nous leur répondons : faites comme vous voulez. Mais nous leur expliquons aussi pourquoi il est extrêmement risqué d'investir sur ces supports », raconte Olivier Klein, le directeur général de la Bred. Certains ont une approche plus souple : « Nous n'avons pas de politique officielle mais le bon sens pousse nos chargés de clientèle à déconseiller ces investissements », indique un autre banquier français qui atteste de l'intérêt croissant des clients particuliers et des entreprises : « Nous avons même reçu une demande de financement d'une entreprise qui voulait développer des distributeurs de billets basés sur le bitcoin. »

Publicité

Les banques françaises scrutent aussi plus précisément les plates-formes de change de cryptodevises cherchant à obtenir après d'elles des services de tenue de compte en euro. « Un établissement de paiement qui traite du bitcoin a forcément un risque élevé  et dans ce cas, tous les banquiers ont peur d'être tenus responsables par ricochet. D'autant que les fonds en jeu sont des actifs en bitcoin et donc par définition ils ne sont pas sous le contrôle de la banque », explique un responsable de la division paiements d'une grande banque française. Il estime que la réglementation a des lacunes : « Chaque fois que vous mettez un euro sur votre compte Paypal, Paypal doit cantonner un euro. Or, aucune règle équivalente n'existe pour un compte en bitcoin. »

« Des risques juridiques »

Le fondateur de la Bourse française de cryptodevises Paymium confirme : « Les banques françaises mènent une sorte de guérilla contre les cryptodevises. » Pierre Noizat indique avoir dû changer quatre fois de « teneur de compte » en quatre ans. Il travaille aujourd'hui avec la filiale du groupe de BPCE, S-Money, après des collaborations écourtées avec BNP Paribas et Crédit Mutuel Arkéa.

Logiquement, du fait de cette politique, les banques sont peu vulnérables aux variations des cryptodevises. « Leur exposition directe et indirecte est limitée. Si le bitcoin devait subir une nouvelle correction brutale, les investisseurs individuels en seraient les premières victimes », confirme Standard & Poors dans un rapport. Toutefois, d'autres risques restent plus difficiles à endiguer : « Du fait de failles dans la réglementation et des usages illégaux possibles des cryptodevises, les banques pourraient s'exposer à des risques juridiques, les régulateurs pourraient, par exemple, les accuser de faciliter le blanchiment d'argent », estime l'agence de notation dans un rapport.

VIDEO. Bitcoin : 6 défis pour devenir crédible

Sharon Wajsbrot   

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité