Déficit d'ensoleillement, températures glaciales, pluviométrie record… Une part de l'Europe occidentale est toujours, fin mai, sous le joug de conditions météorologiques exceptionnellement épouvantables. Cependant, et de manière assez contre-intuitive pour un habitant de la France métropolitaine, les derniers mois demeurent marqués par une température moyenne mondiale plutôt élevée.
Dans son bulletin mensuel, rendu public mercredi 22 mai, le National Climatic Data Center (NCDC) américain classe ainsi la séquence de janvier à avril 2013 parmi les huit plus chaudes jamais mesurées depuis le début des relevés, en 1880. Dans l'Hexagone, on est très loin de la tiède moyenne mondiale. "La situation française peut être qualifiée d'exceptionnelle, explique Michel Daloz, ingénieur prévisionniste à Météo France. Il faut remonter à 1991 pour retrouver un mois de mai aussi frais."
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Pour les trois premières semaines du mois, le déficit d'ensoleillement est, selon le prévisionniste, "inférieur de 20 % en moyenne sur la France et de 30 % à 40 % dans le nord-est du pays". Quant aux températures, elles se situent localement de 5 oC à 6 oC sous les niveaux de saison, avec des planchers à près de 8 oC en dessous de la normale, dans l'est.
La pluie, enfin. Selon le dernier bulletin du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), rendu public mercredi, 87 % des nappes phréatiques françaises atteignaient au 1er mai un niveau supérieur ou égal à la normale. "La situation par rapport au début de 2013 confirme que la période annuelle de recharge des nappes s'est prolongée de manière significative jusqu'en avril", précise le BRGM.
Habituellement, cette période de recharge s'étend sur l'automne et l'hiver. Sa persistance jusqu'en avril indique que les niveaux de précipitations ont été très élevés, partout en France, ou presque, et que les températures ont été assez basses pour limiter l'évaporation des eaux pluviales.
La "recharge" des nappes a-t-elle bien cessé en mai ? Ce n'est pas sûr. A Cannes (Alpes-Maritimes), il a chu en moins de deux jours, autour du 17 mai, l'équivalent des précipitations attendues pour un mois de mai entier. "La situation actuelle est le résultat d'un "régime de dorsale", dans lequel l'anticyclone des Açores est installé au milieu du bassin atlantique. Ce qui permet à de l'air polaire de descendre sur l'Europe de l'Ouest", explique le climatologue Christophe Cassou, chercheur (CNRS) au Centre européen de recherche et de formation avancées en calcul scientifique (Cerfacs).
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