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Energie

Pourquoi Areva peut souffler... en attendant l'hypothèque Flamanville

Le plan de sauvetage d’Areva SA et de NewC, l’entité qui regroupe les activités du cycle du nucléaire (extraction et enrichissement de l'uranium, recyclage des déchets, démantèlement des réacteurs) a été validé par Bruxelles. Le groupe nucléaire va pouvoir recevoir de l’Etat français 4,5 milliards d’euros.

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AREVA EN FORTE HAUSSE EN BOURSE AU LENDEMAIN DE SES TRIMESTRIELS

La Commission européenne a annoncé mardi avoir donné son feu vert, sous conditions, au plan de restructuration du spécialiste français du nucléaire, Areva. 

(c) Reuters

Areva peut pousser un ouf de soulagement. Au bord de la faillite, le groupe nucléaire va pouvoir recevoir de l’Etat français 4,5 milliards d’euros. Le plan de sauvetage d’Areva SA et de NewC , l’entité qui regroupe les activités du cycle du nucléaire (extraction et enrichissement de l'uranium, recyclage des déchets, démantèlement des réacteurs) a été validé par Bruxelles. Mais cette validation est conditionnée à la levée de deux conditions préalables. Le versement des 4,5 milliards d’euros dépend de l'autorisation de la vente à EDF de l'activité réacteurs d'Areva et du feu vert de l'Autorité de sûreté nucléaire française sur la mise en service de la cuve de l’EPR de Flamanville. Le premier point ne devrait pas poser de problèmes insurmontables, puisque Areva et EDF sont tombés d’accord sur le prix de l’activité réacteurs (Areva NP). EDF a remis une offre ferme pour une valeur de 2,5 milliards d’euros. Le second point est plus délicat. Car la décision de l’ASN ne sera pas connue avant le mois de juin. En attendant, la Commission approuve un prêt d’un montant de 3,3 milliards d’euros de Paris à Areva. « Ce prêt, indique Bruxelles, vise à combler les besoins de liquidités d’Areva jusqu’à ce que les injections de capital puissent avoir lieu.» Suite à cette décision, Areva réunira demain après-midi 11 janvier son conseil d’administration « pour définir les modalités de l’augmentation de capital d’Areva SA », indique le groupe dans un communiqué.

Une indispensable bouée de sauvetage

La décision de la Commission constitue une indispensable bouée de sauvetage pour l’ancien Framatome. Cette décision était toutefois attendue. Areva l’avait même anticipée en convoquant une assemblée générale pour le 3 février. « C’est dans la pratique de la Commission et de la Direction générale de la concurrence de réagir ainsi, dit un vieux routier des couloirs bruxellois. Les aides d’Etat sont en principe interdites. Mais la Commission étudie les dossiers au cas par cas sur un plan global, en prenant compte de l’intégralité des enjeux, que ce soit les enjeux  financiers, concurrentiels, sociaux… » Ces derniers, mois, le dossier Areva avait progressé. Jeudi 15 décembre, le directeur général Philippe Knoche avait indiqué à l’issue du conseil d’administration avoir reçu des offres fermes de 500 millions d’euros, représentant 10% du capital de NewCo. Il s’agit des offres des Japonais Mitsubishi Heavy Industry et Japan Nuclear Fuel Limited. Et ce tour de table pourrait être prochainement complété par l’arrivée du Chinois China National Nuclear Corporation. Ce même 15 décembre, Areva avait aussi acté la vente de de sa filiale Areva TA (moteurs de sous-marins nucléaire) pour 500 millions d’euros. Et précédemment d’autres cessions avaient été réalisées, notamment Canberra (appareils de mesure de la radioactivité) et Adwen (renouvelables).

Il reste maintenant l’hypothèque Flamanville. La décision d’autoriser la cuve de l’EPR normand qui recèle une trop grande ségrégation de carbone dépend de l’ASN. En novembre dernier, Xavier Ursat, le directeur exécutif ingénierie d’EDF avait indiqué de manière peu diplomatique qu’il n’envisageait pas l’éventualité d’un rejet de l’Autorité. « On n’est pas dans ce scénario. On n’a jamais réalisé autant de tests que pour cette cuve. Et l’ASN a validé notre programme. Il ne peut pas y avoir de surprise.» L’ASN est maintenant sous pression. On n’aimerait pas être à la place de son président Pierre-Franck Chevet. Quel que soit l’avis qu’il rendra dans les prochains mois, il sera sous le feu des critiques. De sa décision va dépendre l’avenir du premier EPR français. Mais au-delà de celui des EPR britanniques d’Hinkley Point (qui dépendent du bon lancement de Flamanville) et in fine de toute la filière nucléaire française.

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