La proposition d'amnistie fiscale lancée par le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, dans un entretien publié vendredi 10 octobre par Les Echos aura rapidement fait l'unanimité contre elle. Dans la matinée, Nicolas Sarkozy a déclaré aux sept ministres de sa garde rapprochée,
le "G7", qu'il était opposé à la proposition d'une telle amnistie fiscale, selon un des participants de la réunion.
Un peu plus tôt, Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, avait annoncé sur France Info que le gouvernement allait "écarter" la proposition de Bernard Accoyer, estimant qu'une telle amnistie n'aurait pas "d'impact direct sur la crise" et qu'elle ne constituait pas "une idée juste".
Pour sortir de la crise, Bernard Accoyer avait suggéré de lancer "un grand emprunt d'Etat" et de"réfléchir
aussi à une amnistie fiscale pour nos compatriotes qui accepteraient de
rapatrier leurs capitaux, sous condition bien sûr de souscrire à cet
emprunt d'Etat". "Nous ne devons nous interdire aucune voie de réflexion afin que
la France puisse sortir de cette crise et rebondir le mieux possible.
S'agissant de l'amnistie, je pense à nos compatriotes, pas aux
dirigeants qui ont pu être défaillants, explique-t-il. Même si
son système bancaire est plus solide qu'ailleurs, la France aura quand
même à faire face aux conséquences de cette crise. Donc nous devons
mobiliser toutes nos forces. D'autant plus qu'il nous faut continuer à
assainir nos finances publiques."
"PROPOSITION EXTRÊMEMENT CHOQUANTE"
Le haut commissaire aux solidarités actives, Martin Hirsch, a indiqué vendredi sur RTL qu'il n'était pas favorable à cette idée qui aboutirait à "aider ceux qui ont quitté le navire en s'en mettant dans les poches".
Razzy Hammadi, secrétaire national du PS, a jugé que cette proposition était "tout bonnement une insulte aux Français et à toutes les victimes de la crise". "De plus, ajoute-t-il, du fait de la fonction de son auteur, elle constitue une grave faute."
De son côté, le député PS Philippe Martin a jugé "extrêmement choquante" la proposition. Pour le député socialiste du Gers, membre de la commission des finances, "on est déjà dans une situation où l'on renfloue des banques qui ont fait des mauvaises opérations avec l'argent des contribuables, et là, on propose ni plus ni moins d'amnistier des Français qui ne se sont pas conduits en bons citoyens puisqu'ils ont soustrait leurs capitaux à l'impôt national", conclut le député du Gers.
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