Dans son livre Pay Any Price : Greed, Power and Endless War (“A tout prix : pouvoir, avidité et guerre sans fin”, 2014, inédit en français), le célèbre journaliste du New York Times James Risen estime que la guerre contre le terrorisme – qui inclut les campagnes d’Irak et d’Afghanistan – a coûté 4 000 milliards de dollars (3 200 milliards d’euros) à l’Etat américain. En permettant à des entreprises américaines de signer de très gros contrats avec le Pentagone, elle a également donné lieu à “l’un des plus gros transferts d’argent public vers le privé de toute l’histoire américaine”.

Dans une tribune sur le Huffington Post, Tom Engelhardt, auteur et codirecteur de la collection de livres anti-impérialistes “The American Empire Project”, commente : “D’une part, nous avons investi 4 000 milliards de dollars pour voir émerger une bande de profiteurs que Risen surnomme ‘les oligarques du 11 septembre’”, et, d’autre part, “si vous vous souvenez bien, les objectifs de la guerre contre le terrorisme lancée par George W. Bush […] étaient d’éradiquer le terrorisme de la planète […]. Treize ans et tous ces dollars plus tard”, le djihadisme s’est étendu, et on estime que 15 000 combattants étrangers ont gagné la Syrie pour rejoindre l’organisation de l’Etat islamique.

Un bilan qui amène Tom Engelhardt à la question suivante : “Après 13 ans de guerre contre le terrorisme, et face à un terrorisme endémique, n’est-il pas temps de changer de nom ? Un simple changement de préposition suffirait à rendre cette appellation plus en phase avec la réalité : la guerre pour le terrorisme”.