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Billet de blog 16 janvier 2012

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L’hydrate de méthane: le nouveau pétrole?

Additionnons les ressources en charbon, en gaz naturel et en pétrole et multiplions le résultat par deux: cela donne la quantité de réserves évaluées en hydrate de méthane. Plus d’un siècle de ressources énergétiques mondiales gisent ainsi sous les océans. L’hydrate de méthane est peut-être en passe de devenir le nouveau pétrole et surtout d’être d’être exploité sans risque pour l’environnement.

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Additionnons les ressources en charbon, en gaz naturel et en pétrole et multiplions le résultat par deux: cela donne la quantité de réserves évaluées en hydrate de méthane. Plus d’un siècle de ressources énergétiques mondiales gisent ainsi sous les océans. L’hydrate de méthane est peut-être en passe de devenir le nouveau pétrole et surtout d’être d’être exploité sans risque pour l’environnement.

L’hydrate de méthane est du méthane, donc du gaz naturel, dont les molécules sont prisonnières de de l’eau sous forme de glace. Il se trouve abondamment dans les fonds marins proches des continents et dans le pergélisol (les sols gelés), à basse température et sous très forte pression. On le connaît sous le nom de «glace qui brûle»: un morceau de glace saturé de méthane se met à brûler si on le chauffe avec une flamme parce que que la fonte libère le gaz.
Ce gaz est est réparti dans les talus côtiers sous-marins de la plupart des continents. Il donnerait un sursis à la recherche dans l’attente de mettre au point des technologies durables et non polluantes assez efficaces et rentables pour remplacer totalement la dépendance au pétrole et à l’uranium. Un pays comme le Japon pourrait remplacer ses centrales atomiques dans un délai relativement court. Et il permettrait aux pays émergents de continuer leur développement sans que le renchérissement et l’épuisement du pétrole ne compromettent ce développement.
L’enjeu est donc énorme. Et aujourd’hui, dans une époque où la technologie a pris une place considérable et nécessite de plus en plus de ressources, aucune piste n’est à négliger.
Deux défis technologiques devaient être relevés. D’une part l’extraction du méthane. Etant sous une forme très stable grâce aux très fortes pressions sous-marines il faut réduire celles-ci pour obtenir d’un côté de l’eau, de

l’autre le gaz naturel. Ce qui est très coûteux en énergie. D’autre part la déstructuration du sous-sol glacé pourrait engendrer un affaiblissement des talus continentaux, des glissements de terrains sous-marins et libérer d’importantes quantités de méthane dans l’air - augmentant dramatiquement la quantité de gaz à effet de serre.
Des chercheurs ont aujourd’hui mis au point une nouvelle technologie: il s’agit d’injecter du CO2 dans les gisements. Ce gaz est en affinité avec le méthane et prendra spontanément sa place, libérant ainsi le gaz sans déstabiliser le sous-sol. Le gaz naturel ainsi libéré peut alors être récupéré comme pour n’importe quel gisement de gaz.
Cette technologie ne demande pas d’apport important d’énergie extérieure. De plus, elle a l’avantage de piéger le CO2 produit par les activités humaines et de diminuer ainsi la pollution de l’atmosphère.
Des tests ont lieu cet hiver au large des côtes de l’Alaska. S’ils sont concluants l’extraction industrielle pourrait commencer d’ici deux ou trois ans. En plus de la Russie et des Etats-Unis, de nombreux pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du sud pourraient alors profiter d’une ressource abondante près de chez eux.

A lire également dans Science & Vie de janvier, pages 82 et suivantes.
Affaire à suivre.

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