Les antibiotiques sont de moins en moins efficaces contre les agents pathogènes qu'ils sont censés combattre. La faute aux résistances qu'ils acquièrent, en raison notamment de traitements antibiotiques pris à mauvais escient. Une étude menée au Centre médical Langone, aux Etats-Unis et publiée vendredi 11 septembre dans la revue "Science" a permis de franchir une étape importante dans la compréhension du phénomène de résistance.
Le monoxyde d'azote (NO), une molécule composée, comme son nom l'indique, d'un atome d'azote et d'un autre d'oxygène, jouerait un rôle primordial dans la résistance des agents pathogènes aux traitements antibiotiques. "Le monoxyde d'azote, écrivent les chercheurs menés par Evgueny Nudler, synthétisé grâce à la bNOS [la NO-synthase, une enzyme] permet à certaines bactéries d'augmenter leur résistance à une large gamme d'antibiotiques". En d'autres termes, le monoxyde d'azote gène l'action des antibiotiques favorisant la survie des bactéries ciblées.
"PLUS EFFICACES À DES DOSES MOINDRES"
Des expérimentations in vivo et in vitro ont montré que la présence d'antibiotique – en l'occurence de la cefuroxime – engendrait une augmentation de l'activité de l'enzyme bNOS et donc de la production de monoxyde d'azote. Ainsi, estiment les chercheurs dans le compte-rendu de leurs travaux, "les bactéries utilisent l'enzyme bNOS comme une [pièce maîtresse] de leur système de défense contre d'autres micro-organismes. (...) L'inhibition de cette enzyme pourrait accroître l'efficacité des thérapies antibiotiques".
Pour Evgueny Nudler, cette découverte permet "un raccourci" car il ne serait plus utile d'inventer "de nouveaux antibiotiques. A la place, nous pouvons renforcer l'action de ceux que nous connaissons bien, en les rendant plus efficaces à des doses moindres."
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